Journée de recherche transversale Cnam

8h45 : accueil - café - Galerie d’Honneur
9h : Salon d’Honneur :
Ouverture : Clotilde Ferroud, directrice de la recherche et Gilles Garel, directeur du Lirsa
Introduction : Madina Rival (Lirsa) et Jean-Claude Ruano-Borbaland (HT2S)

9 h30 -13h (séances plénières) - Salon d’Honneur : Acteurs et processus

9h30-11h Mesurer : Instrumentation, outils, métriques

- Alain Burlaud (LIRSA) : normalisation comptable et politiques publiques.
- Stéphanie Chatelain Ponroy (LIRSA) : politique de contrôle de gestion des organisations publiques.
- Laurent Cappelletti (LIRSA) : évaluation des politiques publiques : un état des lieux.
- Loic Petitgirard (HT2S) : l’invention d’une politique publique en métrologie : la création du bureau national de métrologie.
- Marc Himbert (Laboratoire de métrologie Cnam) : les politiques publiques de métrologie.

11h30-13h Penser les politiques publiques à différentes échelles : territoires, acteurs, temporalités

- Philippe Durance (LIRSA) : prospective, développement durable des territoires.
- Michael Fenker et Jodelle Zetlaoui-Léger (LET-ENSAPLV) : les politiques nationales de développement urbain durable en France à l’épreuve des expérimentations locales – enjeux, processus, effets le cas des écoquartiers.
- Madina Rival (LIRSA) : lobbying et co-construction de la décision publique par des acteurs privés.
- Thomas Durand et Olivier Basso (LIRSA) : politiques publiques et stratégies transnationales des entreprises.
- Laurence Morgana (LIRSA) : les réformes publiques dans les discours des dirigeants : une approche longitudinale.

13h-14 h : Buffet - Galerie d’Honneur

14 h – 17h 30 (ateliers en parallèle) : Enjeux et défis

1. Atelier 1 : salon d’honneur

Santé, travail social (14-15h30)

- Laurence Hartmann (LIRSA) : économie de la santé.
- Olivier Giraud (LISE) : L'action publique entre discours globaux et mises en œuvre locales : le cas des politiques d'aide et de soins à domicile des personnes âgées dépendantes en Europe.
- William Dab (MESuRS) : politiques publiques et sécurité sanitaire.
- Marc Guyon (CRTD) : la fabrique des politiques publiques à l’aune de la fabrique du réel.

- Formation et éducation (16-17h30)

- Pascal Roquet et Denis Lemaitre (CRF) : politiques formation et formes professionnalisation.
- Paul Santelmann (AFPA-Cnam) : les politiques publiques de l’éducation permanente.
- Philippe Dedieu (responsable du numérique au Cnam) : la politique de formation par le numérique.
- Claudine Fontanon (CAK-EHESS et HT2S) : la politique publique de l’enseignement des sciences sociales au CNAM au début du XXe siècle.

2. Atelier 2 : salle des thèses

Les politiques de recherche et innovation (14-15h30)

- Anne Berthinier-Poncet (LIRSA) : la gouvernance des clusters d’innovation : entre gouvernance publique et gouvernance territoriale, quelles pratiques mettre en œuvre pour soutenir l’innovation ?
- Michel Avignon (CNES-HT2S) et Cathy Dubois (CNES-HT2S) : quelques chemins de l'innovation en observation de la Terre : de la mesure satellitaire à l'assimilation des données dans des systèmes d'usage
- Jean-Claude Ruano-Borbalan (HT2S) : la construction des politiques de recherche scientifique et d’innovation et leur lien à la médiation des techniques et des sciences.
- Stéphane Natkin (CEDRIC) : l’évolution des politiques publiques de recherche et d’innovation au prisme de l’expérience d’un enseignant chercheur

Le défi du numérique (16-17h30)

- Manuel Zacklad (DICEN) : numérique et politique de la ville.
- Maryse Carmes (DICEN) : Processus performatifs, formatages et rationalités en lutte : Dans la tourmente de l'open data territorial
- Sophie Pene (DICEN) : numérique et politiques de l’éducation.
- Ghislaine Chartron (DICEN) : politiques publiques d’open access aux résultats de la recherche : analyse comparée européenne.
- Maxime Schirrer (Lirsa) : politiques des villes numériques.

La politique publique est un objet de recherche important, commun, notamment à un certain nombre de laboratoires du CNAM tant dans l’école MS que dans l’école SITI. La spécificité de notre point de vue est de s’intéresser plus particulièrement à la mise en place des politiques publiques, aux mécanismes et stratégies d’acteurs qui interviennent dans le processus d’élaboration, aux mécanismes politiques et la réalisation de l’action publique. En contrepoint de la littérature consacrée régulièrement aux discours et critiques du « new public management », nous souhaiterions nous attacher à « l’agir en management public ».

La première question, fondamentale aujourd’hui dans l’analyse politiques publiques, tourne autour des questions liées à l’expertise, aux normes, à l’évaluation qui s’incarnent notamment dans une interrogation forte sur les instruments intellectuels, organisationnels, techno-scientifiques mobilisés (Halpern et al. 2014). Cette interrogation porte également sur les outils, techniques, et instruments mobilisés dans le contrôle, l’évaluation des actions publiques. L’un des points privilégiés est l’analyse de la production même des politiques et des connaissances ou normes en situation, par les acteurs, qui constituent des facteurs majeurs de l’autorité et de la légitimité de l’action et du management public et in fine du « gouvernement» (Pestre, 2014). Ils participent directement de la mise en œuvre d’un management public « Tantôt considéré comme un art, tantôt vu comme une science, (il) peut tout aussi bien être considéré comme un mouvement ou comme un outil de légitimation.» (Gibert, 2008, p.7).

La seconde question majeure est celle de la rationalité et du comportement des acteurs et des processus concrets de la mise en œuvre du management et des politiques publiques. Dans ce cadre, au niveau local comme international, on constate la prégnance d’une interrogation sur la frontière entre les secteurs publics et privés. Elle n’est pas nouvelle puisque dès 1980, Alain Burlaud et Romain Laufer affirmaient déjà au sujet du management public : « Il est le résultat de la crise que connaît la délimitation entre secteur public et privé », mais elle est aujourd’hui renouvelée, par la force des approches managériales convergentes fondées notamment sur la créativité/attractivité organisationnelle, territoriale ou/et individuelle (Rival, 2014). De la complexité des pratiques publiques (Chanut, 2004) naissent différentes politiques de terrains comme celles menées en matière de formation, d’éducation et de la santé.

Quel que soit l’angle de la réflexion, on constate la prégnance, dans les politiques publiques et l’économie, de la préoccupation d’innovation, liée en premier lieu à l’excellence techno-scientifique comme au développement d’initiatives multiformes (Ruano-Borbalan, à paraître, 2015). Depuis une dizaine d’années et en lien avec les politiques d’orientation européennes, l’une des grandes postures a consisté à mettre en place un système national de recherche et d’innovation renforcé et «cohérent» (Lesourne, & Alii, 2013). Cette politique, déclinée en multiples actions et formes d’incitation ou coordination, est destiné à forcer la croissance et maintenir l’économie dans la compétition entre nations dites « de la frontière», au plan recherche et innovation. Cet exemple des politiques de recherches et d’innovation, pour central qu’il soit, ne déroge pas au processus global de toutes les transformations de la gouvernance (Zittoun, 2013), constatées notamment dans des secteurs de la santé, du travail ou du travail social, de l’éducation et de la formation, de l’industrialisation ou de l’entrepreneuriat, de l’innovation «technologique» , en contexte numérique ou sous ses divers aspects « sociétaux ou économiques», que les diverses recherches menées par les laboratoires du Cnam appréhendent.

La journée d’étude et de recherche mettra en lumière et en interrogation les transformations de la politique publique (formes de la légitimation et modèles d’évaluation, cadres pragmatiques d’action). L’ensemble des recherches et réflexions devrait notamment contribuer à définir des formes de dialogues entre les différents acteurs de recherche, de politique et management public, experts, et le cas échéant donner des outils conceptuels pour des préconisations utiles aux entreprises et aux organisations publiques.

L’approche privilégiée est pluridisciplinaire, capable de fournir une compréhension renouvelée pour l’approche des rationalités, croyances et savoirs de tous les acteurs (des individus aux institutions et collectivités), mais aussi des formes et logiques de toutes natures, discursives, morales, économiques, sociales, à l’œuvre dans les politiques et le management public.

Références :
BURLAUD A. et LAUFER R. (1980), Management public, Gestion et légitimité, Dalloz, Paris.
CHANUT V. (2004), L’Etat didactique, Paris, L’Harmattan.
GIBERT P. (2008), “Un ou quatre managements publics ? ”, Politiques et management public, n°26 (3), p.7-20.
HALPERN C., LASCOUMES P., LE GALES P. (2014), L'Instrumentation de l'action publique, Controverses, résistance, effets, Presses de Sciences Po, Paris.
LESOURNE. J, RANDET D, La recherche et l’innovation en France, rapport FUTURIS 2013, Odile Jacob.
PESTRE D (2014), Le gouvernement des techno-sciences, La découverte,.
RIVAL M. (2014), Les stratégies politiques des organisations, un objet de recherche pour les sciences de gestion, HDR, Université de Paris 2 Pathéon-Assas.
RUANO-BORBALAN J.C, ed, (à paraître, 2015), Science, research and society : the impact of innovation and standardisation of Knowledge production, Journal of innovation, economics and managment, De Boeck.
RUANO-BORBALAN J.C, (2014) Les voies de la construction des savoirs légitimes, in JAEGER.M (dir), le travail social et la recherche, Dunod,
ZITTOUN P (2013), La fabrique politique des politiques publiques. Une approche pragmatique de l’action publique, Presses de sciences Po.

Type de contributions attendues
Des communications de type recherche destinées à être publiées sont bien entendue attendues mais également des interventions orales non destinées à publication.

Débouchés
Une sélection cohérente de communications écrites (toutes les interventions ne font pas l’objet d’une communication écrite) seront proposées pour révision à la revue Politiques et Management Public (Classée Fnege et AERES) ainsi qu’aux Cahiers d’histoire du Cnam.

Il est également envisagé que cette journée lance une dynamique de recherches communes sur le sujet. Un des aspects de cette dynamique sera la promotion dans la journée elle-même de la jeune recherche, y compris doctorale, notamment sous forme de posters.