Le développement des premiers réseaux Internet en France se fait par la collaboration entre des acteurs de centres de recherche, grands établissements de l’enseignement supérieur et entreprises (INRIA, Cnam, CNET, CGE, Bull…) dans les années 1980. Suite à, dans les années 1970, l'échec institutionnel de Cyclades face au champion national Transpac, qui suit sur un modèle télécom, les réseaux de la famille Internet (réseaux hétérogènes interconnectés) se déploient alors dans l’ignorance des organes décisionnels, sans validation ni financement hiérarchique, et sur fond de querelle entre chercheurs et ingénieurs pour la définition légitime de la discipline informatique (c’est le moment où sont ouverts les premiers laboratoires de recherche en informatique).
Dans ce contexte de développement non piloté, imprévu, et instable, on interrogera le rapport stratégique ou circonstanciel de ces collectifs à la légitimité technique, scientifique, voire politique que le travail d'expérimentation logistique sur ces réseaux implique.
Discutants : Francesca Musiani (CNRS/ISCC) sur la gouvernance numérique et les rapports de dépendance / indépendance face aux institutions.
Samuel Hayat (post-doc Cnam/Lirsa/HT2S). Le Cnam et la construction de la catégorie de “grand public”.
Il s'agit d'étudier les prémisses, au XIXe siècle, l’émergence, au début du XXe siècle, puis les modifications successives jusqu’à nos jours de la catégorie de « grand public » comme cible possible, voire privilégiée, de la transmission de la culture scientifique, technique et industrielle (CSTI) au Cnam. Pour cela, on avance l'hypothèse selon laquelle l’invention du « grand public » comme catégorie visée par la transmission de la CSTI accompagne la formation d’une séparation entre les travailleurs et les savoirs techniques utiles à la production.
Discutant : Cédric Neumann (IDHES-Paris-Ouest Nanterre la Défense).