Phase 1 du programme "Légitimations du savoir" 2014

La première année du programme de recherche "Légitimations du savoir" propose un panorama des objets et problématiques permettant de renseigner le rôle des techniques dans la construction sociale des savoirs.

Partenaires et comité scientifique

Programme des ateliers pour l'année 2014


Partenaires et comité scientifique

Cette première phase a été soutenue par le LabEX HASTEC et un consortium de partenaires académiques.

Nous souhaitons inscrire cette réflexion dans une perspective pluridisciplinaire, la question de la légitimité du savoir traversant le temps long, les différents terrains d’analyse, mais aussi les méthodologies et disciplines scientifiques. Ainsi, les intérêts et travaux des 4 partenaires scientifiques principaux, au sein du comité scientifique, transcendant les partitions disciplinaires :
- Jean-Claude Ruano-Borbalan (HT2S, Cnam), historien de l’éducation et des technique, et ses équipes qui travaillent sur des problématiques historiques et actuelles en rapport avec la construction des systèmes technologiques et la médiation des savoirs ;
- Ghislaine Chartron (DICEN, Cnam), en Sciences de l’information et de la communication, experte sur la question des systèmes d’information et de documentation des sciences à l’ère numérique, et pilotant un axe de recherche sur la Publication, al communication et l’accès au savoir ;
- Philippe Bouilloud (CERS, ESCP), sociologue des organisations, des sciences sociales et de la connaissance scientifique, expert sur la question des métiers scientifiques (en particulier la sociologie et la gestion) et de leur processus de production intellectuelle.
- Anne-Françoise Garçon (CH2ST, Paris 1), historienne des techniques, spécialiste des questions relatives à la pensée technologique de l’innovation et aux régimes de la technique à travers l’histoire moderne.

Cependant, il faudra, pour aboutir à une véritable problématisation interdisciplinaire de notre question, affiner notre questionnement et atteindre des formes d’accord, sinon théoriques, du moins en termes de définitions des concepts et objets : c’est pourquoi il nous semble important de faire dialoguer les partenaires lors d’ateliers sur une année entière d’une part, et de mettre en présence différentes expertises disciplinaires lors de chaque séance. La journée d’étude qui se tiendra en décembre proposera une reformulation interdisciplinaire des enjeux discutés tout au long des ateliers.

Comité scientifique : Bruno Belhoste (Modernités et Révolutions/CH2ST/Paris 1), Olivier Badot (Doyen de la recherche, CERS/ESCP), Jean-Philippe Bouilloud (CERS/ESCP), Evelyne Broudoux (DICEN/Cnam), Serge Chambaud (Directeur du Musée des Arts et Métiers), Ghislaine Chartron (DICEN/Cnam), Anne-Françoise Garçon (CH2ST/Paris 1), Camille Paloque-Berges (HT2S/Cnam), Loïc Petitgirard (HT2S, Cnam), Jean-Claude Ruano-Borbalan (HT2S/Cnam), Manuel Zacklad (DICEN/Cnam).

Un enregistrement des séances et une restitution sous une forme synthétique seront opérés systématiquement, avec publication sur le site du projet (legitimes.hypothèses.org).

 

Programme des ateliers

Cliquez sur les titres pour accéder à une présentation détaillée des ateliers. 

Atelier 1 : 21 mars 2014, 10h-13h, Cnam
La légitimation du savoir : une question légitime ?

Nous ouvrirons le débat en le replaçant dans la réflexion des SHS des trente dernières années sur la définition des savoirs et connaissances en tant qu’ils sont liés à leurs conditions de production et à leurs procédures (perspectives convoquées : épistémologie constructiviste, socio-histoire et histoire des sciences et des techniques, anthropologie des savoirs et des techniques, sociologie des connaissances, des sciences et études en science, techniques, société, sciences de l’information et de la communication, sciences de gestion et théorie des organisations).

Jean-Claude Ruano-Borbalan : problématique de la légitimation des savoirs

Qu’implique, au niveau théorique et méthodologique, une réflexion sur la légitimation des savoirs ?
Discussion entre les partenaires porteurs du projet : Jean-Philippe Bouilloud, Ghislaine Chartron, Anne-Françoise Garçon et Jean-Claude Ruano-Borbalan autour du questionnement suivant : quels sont les connaissances scientifiques et techniques qui ont émergé depuis l’époque moderne comme des savoirs légitimes ? Quelles sont les techniques qui ont permis de les rendre légitimes ? Ce questionnement impliquera des réflexions sur :
- la mise en discipline d’anciens et nouveaux savoirs ; les rapports entre spécialisation des savoirs et culture générale ; les processus de légitimation des savoirs opérationnels face aux savoirs théoriques ;
- les dispositifs institutionnels de construction de la légitimité : formation, recherche, diffusion et vulgarisation ; comment valide-t-on les savoirs ?
- les rapports entre savoirs experts et savoirs profanes, entre savoir scientifique et savoirs de l’innovation ;
- la légitimation, mais de quoi ou de qui ? Acteurs, connaissances, institutions.

Atelier 2 : 13 mai 2014 - 14h-18h, Cnam
Mesures de la science : instruments et machines pour légitimer le savoir scientifique

Charlotte Bigg (Histoire des sciences, Centre Koyré/EHESS)

L'évolution conjointe des méthodes d'observation et du traitement des données en astronomie entre les 18ème et 20ème siècles : fiabilité, légitimité et autorité dans un domaine de haute précision scientifique (titre provisoire).

Marc Himbert (Chaire de métrologie, LCM Lne-Cnam)
: La mesure apporte-t-elle des "preuves" scientifiques ?

Loic Petitgirard (Histoire des sciences et des techniques, HT2S/Cnam) : la construction de savoirs mathématiques légitimes par des ingénieurs « illégitimes » grâce aux instruments analogiques et numériques (20ème s.).

Atelier 3 : 10 juin 2014 – 14h-18h, Cnam
Quel est le rôle des réseaux de communication dans la légitimation des cultures savantes et/ou scientifiques ?

Jeanne Peiffer (Histoire des sciences, Centre Koyré/EHESS/CNRS) : Construction d’un discours, collectif et anonyme, de légitimation du savoir et du savant dans et par les périodiques du xviiie siècle ?

Valérie Schafer (Histoire de l’innovation, ISCC/CNRS) : La légitimation des savoirs et des scientifiques au risque de la communication numérique.

Evelyne Broudoux (Sciences de l’information et de la communication, DICEN/Cnam) : Réseaux de communication scientifique et calculs d’autorité numérique : quelle légitimité ?

Atelier 4 : 7 juillet, ESCP
Nouveaux dispositifs, nouveaux savoirs : évaluer et mesurer la science

Catherine Paradeise (Sociologie des organisations, Latts/IFRIS)
: évaluation, recours aux "métriques d’excellence" et fabrication de la qualité académique.

Annaïg Mahé (Sciences de l’information et de la communication, Urfist et DICEN/Cnam) : la mesure de la science face aux paradigmes du Web : les nouvelles métriques en question (alt.metrics).

Jean-Philippe Bouilloud (Sociologie des sciences, CERS/ESCP) : les processus expérimentaux en gestion comme légitimation scientifique de la discipline, de la pratique à la reconnaissance scientifique.

Atelier 5 : 18 septembre 2014, 10h-15h (Cnam)
Le rôle des normes et brevets dans la légitimation des savoirs de l'innovation

Léonard Laborie et Pascal Griset (sous réserve) (IRICE/CNRS/Paris 4 et ISCC) : L’enjeu de la légitimation des savoirs dans la construction de l’Europe des brevets au 20e siècle.

Fabienne Picard (Récits, UTBM) : Entre coordination et opportunisme : les brevets dans les processus d'innovation multi-partenariaux.

Gabriel Galvez-Behar (IRHIS, Lille 3)
: Propriété intellectuelle et organisation de la recherche scientifique : une approche par le "patent management" (France, 1916-1956)


Atelier 6 : octobre 2014 SEANCE ANNULEE
Les dispositifs éditoriaux comme technologies de légitimation des savoirs en sciences


Ghislaine Charton (Sciences de l’information et de la communication, DICEN/CNAM) : les nouvelles modalités de diffusion de la science : les méga-journaux.

Oliver Badot (Sciences de gestion, CERS/ESCP) : le cas de revues de gestion : techniques de publication et de communication d’une jeune discipline (titre provisoire).

Christian Gérini (Philosophie et Histoire des Sciences et des Techniques, I3M/Université de Toulon et Nice, GHDSO/Université Paris-Sud) : Les Annales de Gergonne et l'émergence des journaux de mathématiques au XIXème siècle: une nouvelle forme de communication et de  légitimation des avancées de la discipline, au service de sa spécialisation (titre provisoire).

Atelier 7 : 18 novembre 2014 (16h-20h, au Centre Malher)
SEANCE ANNULEE
Techniques intellectuelles dans la légitimation des savoirs profanes, entre politique et technologique

Anne-Françoise Garçon (Histoire et Anthropologie des techniques, CHT/Paris 1) : la constitution de la technologie comme outil de légitimation de la philosophie des connaissances (donc des savoirs profanes) entre les XVIe et XVIIe siècles (titre provisoire).

Jean-Luc Chappey (Histoire politique et intellectuelle, CRHM/Paris 1) : la science révolutionnaire et la question de l'ordre politique (titre provisoire).

Armand Hatchuel (Sciences de gestion et Histoire industrielle, CGS MinesParitech/ENST) : processus de conception dans les sciences de l’ingénierie (titre provisoire).

Journée d’étude : 17 décembre 2014

Bilan des ateliers et perspectives de recherches pour la deuxième phase
Invité d'honneur : Steve Fuller (Auguste Comute Chair at University of Warwick, UK).
Focalisation sur la question de la publication et des journaux scientifiques.