Ateliers Légitimations du savoir

3 : Quel est le rôle des réseaux de communication dans la légitimation des cultures savantes et/ou scientifiques ?

10 juin 2014
14h - 18h

Cnam, 292 rue Saint-Martin, Paris
salle 17.2.15
3ème séance du programme de recherche "Le rôle des techniques dans la construction sociale des savoirs légitimes" - Labex HASTEC/Cnam. Avec Jeanne Peiffer (Koyré/EHESS), Valérie Schafer (ISCC/CNRS), Evelyne Broudoux (DICEN/Cnam).
Jeanne Peiffer (Histoire des sciences, Centre Koyré/EHESS/CNRS) :
Construction d’un discours, collectif et anonyme, de légitimation du savoir et du savant dans et par les périodiques du XVIIIe siècle ?

Valérie Schafer (Histoire de l’innovation, ISCC/CNRS) :
La légitimation des savoirs et des scientifiques au risque de la communication numérique.

Evelyne Broudoux (Sciences de l’information et de la communication, DICEN/Cnam) :
Réseaux de communication scientifique et calculs d’autorité numérique : quelle légitimité ?
 
Argumentaire de la communication qui sera donnée par Jeanne Peiffer

Construction d’un discours, collectif et anonyme, de légitimation du savoir et du savant dans et par les périodiques du XVIIIe siècle ?
Cette construction repose sur un certain nombre de pratiques de légitimation du savoir qui sont apparues avec les périodiques savants à la fin du xviie siècle. Les rapports entre les savants et leurs publics dépendent désormais d’intermédiaires – les « auteurs » de journaux, les journalistes - qui jouent un rôle déterminant dans la communication du savoir. C’est eux qui le rendent public et le recensent, souvent de façon anonyme mais aussi critique (encore que des évolutions se dessinent tout au long du xviiie siècle, auxquelles il faudra être attentif). C’est eux qui sélectionnent les informations publiées en s’appuyant sur des réseaux plus ou moins amples de correspondants (érudits, religieux, ex. des huguenots, &c.). C’est encore eux qui classent les « articles » - extraits, mémoires, nouvelles - dans des rubriques, bibliographies, index, &c. En agissant ainsi, ils délimitent, ordonnent et hiérarchisent les savoirs qu’ils mettent en circulation. Ces stratégies éditoriales ont des effets sur les lecteurs qui, constituant un horizon de réception pour les journaux, déterminent en retour les choix intellectuels des rédacteurs. Les recensions de livres, parfois par leurs auteurs mêmes, les nouvelles de leur parution, les mémoires centrés sur l’utilité des découvertes, les souscriptions, les dialogues avec les lecteurs (notamment dans le domaine des remèdes médicaux) tracent des limites entre savoirs et non-savoirs, savoirs et sciences. De même, les éloges, portraits ou ‘caractères’ de savants contribuent à faire émerger une figure (abstraite et idéale) de savant parlant d’une seule voix, anonyme et experte, aux lecteurs. D’autres formes littéraires, comme les vers ou les énigmes, sont mobilisées pour parler de science aux curieux et la présenter comme une activité utile et digne d’être soutenue par les publics et les états.

 

 


(Légitimations) Réseaux de communication et... par HT2S-CNAM

 


(Légitimations) Réseaux de communication et... par HT2S-CNAM

 


(Légitimations) Réseaux de communication et... par HT2S-CNAM

 


(Légitimations) Réseaux de communication et... par HT2S-CNAM